FLORE & PHILIPPE

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— Nous avions des noms coréens et chinois. Mais nous avons été francisés, tous les deux. C’était plus facile d’avoir la nationalité si on changeait de nom et de prénom. Ça facilite beaucoup la vie, surtout pour la recherche de travail. Mais ça fait un peu bizarre tout de même ! On se demande vraiment si on s’appelle comme on s’appelle.

— En Corée on compte son âge au début des 9 mois qu’on a passé dans le ventre de nos mères.

— Je suis Chinois, elle est Coréenne. Mais ma famille vivait au Laos. Ils sont venus ici à cause de la guerre du Vietnam, ils avaient peur que la guerre s’étende.

— Ici ce qu’on aime c’est la liberté. On peut s’exprimer. 

— Et la liberté, ça nous tient à cœur.

— Quand je l’ai vu pour la première fois, je me suis dit : « pour un Chinois il est pas mal ! » Mais je savais que c’était lui…

— On s’est embrassés le 7 juillet 2007.

— C’était le jour parfait. 7, 7, 7. Je lui ai dit : « si tu ne me demandes pas en mariage c’est moi qui le fais ! »

— Je voulais aller à Venise mais on est allés à Vienne. Après le concert on est allés dans la ville. Tout était fermé. Elle était fatiguée. On a atterri au Mac Donald. On a mangé vite fait. Puis on a fait plusieurs fois le tour d’une place. Je ne savais pas où on était par rapport à l’hôtel… Alors j’ai fait ma demande.

— C’était une vraie surprise, je croyais qu’il ne me demanderait qu’à Venise.

— Ce n’était pas parfait…

— Mais c’était très bien. 

— Ce qu’on voudrait maintenant ?

— Avoir cinq enfants en deux fois.

© Gérard Uféras