— Je suis extrêmement athée, Meg est juive. Je n’ai pas de famille, la sienne ils sont un million. Je suis autiste, elle est hyper bavarde…
— Pour moi, être avec un goy c’est pas un souci, mais pour ma mère, c’est une catastrophe !
— Nous nous sommes rencontrés il y a une dizaine d’années, on travaillait ensemble. Elle trouvait que je ressemblais à un poisson rouge parce que je ne parlais jamais.
— C’était l’horreur absolue ! Je le trouvais atroce, il n’était pas sympa du tout. Un soir, je l’ai invité au théâtre, il a adoré la pièce, moi j’ai détesté.
— Elle n’a rien compris. C’était génial.
— Une catastrophe ! Rien ne fonctionnait. On aimait bien sortir ensemble mais dès qu’on se mettait au lit…
— C’était une bataille, c’était insupportable.
— Je le trouvais pas mal physiquement mais c’était pas mon genre.
— Meg préfère les machos. Sa famille ne m’aimait pas.
— Il ne voulait pas mettre la kipa, mes amis le trouvaient snob, prétentieux, ils le détestaient. On a vécu un an sans coucher ensemble.
— Nous avons insisté parce que ça nous énervait que ça ne marche pas.
— Après, on a vécu chez Vincent. On s’est mis à discuter.
— Meg était en vrac, moi aussi, à un moment il a fallu faire quelque chose de ce vrac.
— Nous dormions l’un à côté de l’autre.
— Nos deux cultures se sont mises à communiquer…
— J’ai découvert alors une autre manière de penser, un autre pays, une autre musique.
— Et là, ça a commencé à bien marcher. Un an plus tard, on a eu notre premier enfant.
— On s’est mariés dix ans après qu’on se soit connus. Maintenant on est apaisés.
— Il ne faut pas se couper les ailes, c’est tout.