— On s’était pacsés la veille au tribunal, mais pour nous, le plus important était de se retrouver dans la salle des mariages. La République était là, sur les fresques des murs, pour sceller notre union. On s’est dit : « Quelle chance on a d’être en France, d’être à Paris, d’être dans le vingtième ! » Nous avons échangé les alliances. Il ne s’agissait pas de singer les couples hétéros, nous avions envie de cette trace-là, de cette chose qu’on porte sur soi. Maintenant, même quand nous nous tenons par la main, nous regardons nos alliances. On se souvient de notre première rencontre, pendant les fêtes de Noël, dans un bar : « L’Insolite ». Cette nuit-là, le temps est devenu élastique ! Le mariage homosexuel, c’est la prochaine étape, mais ce n’est pas pour demain. J’espère qu’on vivra encore quand ça arrivera. Nous voulons un enfant, et peu importe sa couleur. Ce sera peut-être par les voies officielles… ou d’autres. Finalement, c’est une histoire classique : hétéros, homos, on est tous pareils !