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— Je suis métis Malgache Français. Elle est d’origine africaine. Camerounaise. Un ami m’avait montré sa photo. J’avais envie de la rencontrer. On s’est retrouvés dans un karaoké. On a dansé comme des fous. On est devenu amis. On se voyait très souvent mais comme des amis. On était collés l’un à l’autre. Nous étions célibataires tous les deux. Pendant plus d’une année on est restés tout le temps ensemble.

— Tout le temps. De la fusion.

— On ne se séparait pas. On passait quatre heures par jour au téléphone. Puis un soir, elle a loupé son train. Elle est venue dormir à la maison, et petit à petit on s’est rapprochés… on s’est embrassés…

— Maintenant je veux qu’il fasse partie de ma vie, à vie !

— Le mariage n’a pas changé notre quotidien puisqu’on était déjà toujours ensemble. Mais il a défini notre couple, a montré qu’il allait durer dans le temps. 

— Quand tu rencontres l’âme sœur, tout devient simple et harmonieux.

— On essaie d’évoluer en commun. On a la chance d’être soudés… Je voulais me marier à l’église, auprès de Dieu.

— Dieu nous a unis et personne ne peut le dissoudre.

— C’est très important pour les protestants.

— J’en avais un peu marre de dire « mon homme ». Je voulais dire « mon mari ». Maintenant j’ai tout dans le même. Je suis chanceuse. Il m’a demandée en mariage à Montmartre. Il faisait un froid pas possible. 

— Un calvaire.

— Alors on est rentrés à la maison…

— Et j’ai fait ma demande sur le canapé.

— Quelle soirée ! Tant pis pour Montmartre. On a fabriqué un journal pour notre mariage avec des affiches de films et des articles. Du gospel, des danseuses brésiliennes, ce qu’il y a de plus festif !

— C’était le feu ! Mais j’ai pu savourer chaque instant.

— Et on a mangé du serpent, du crocodile, du porc-épic… De la cuisine 100 % camerounaise. Et une fontaine de chocolat ! Nous sommes Français mais mélangés. Complètement. Nous en sommes fiers. C’est pour ça qu’on adore vivre à Paris. À chaque quartier son ambiance, ici c’est fondue, mafé et raclette ! 

© Gérard Uféras