ANNA & JUAN

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— Je suis Française d’origine Chilienne. Je ne supportais plus Paris alors je suis partie à Valparaiso. Je voyageais seule. Un soir, j’étais à « L’Uevo ». Un bâtiment incroyable ! À chaque étage, une ambiance musicale différente. J’avais un « Pisco » dans le nez. Je ne le connaissais pas. Je l’ai vu de profil, un choc ! J’ai traversé la salle, je lui ai demandé de me faire un bisou. Il l’a fait. 

— Je lui ai roulé une pelle. 

— Le Pisco ça aide à être entreprenant ! 

— On est restés quelques jours ensemble. 

— Il m’avait menti sur son âge. Quand il a fallu se quitter, on pleurait tous les deux. Deux morves ! Au dernier moment, l’avion a été retardé d’un jour. Alors, on est restés ensemble toute la nuit. 

— Le lendemain, on était plus détendus : on pleurait moins ! 

— Et je suis partie. On est restés cinq mois éloignés l’un de l’autre. C‘était horrible. Il ne faisait pas partie de la communauté européenne et la seule solution pour qu’il vienne et reste en France, c’était le mariage. Le pauvre, il n’avait que vingt-deux ans ! Ce que ça change d’être mariée ? Maintenant je peux dire « Mon époux » ! Nous avons des rêves associés. Ce n’est pas un hasard. Notre couple est mystique. Notre voie était tracée. 

— On finira en un. Deux en un. Le même œuf. 

© Gérard Uféras