VICTOIRE & ROMAIN

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— Nous nous sommes rencontrés dans un dîner…

— Il est très rugby et moi très foot. Je le trouvais trop bien élevé. Trop lisse. Il s’est révélé mieux que ce que je pensais. Il ne me mettait pas la pression. Il ne se comportait pas comme un macho vorace. D’habitude, je me lasse assez vite. Passer le cap des trois semaines, ça ne m’était jamais arrivé…

— Nous sommes très proches de nos familles et de nos copains.

— Mais on ne voulait pas vivre ensemble avant le mariage.

— Le mariage était une évidence. La valeur du mariage est essentielle. C’est une étape obligatoire.

— Je savais que le jour où il me demanderait en mariage, je dirais oui.

— Nous avons fait une retraite. Dans le silence. La dimension mystique nous portait. Les lumières s’allumaient…

— Le jour des noces, nous étions heureux, même si le maire était en retard. Mon père a sortit sa boîte à vache. Et un faux pistolet… Il a tiré au moment du mariage. C’était un grand blagueur mon père. Il me manque terriblement.

— Notre mariage religieux était atypique et en petit comité. Dans une station de ski, sans chichi, au milieu des montagnes. On ne voulait pas de tralala. En plus il faisait beau. Il neigeait, c’était magique. 

— Je suis enceinte d’une fille. On s’est marié il y a six mois et demi, la petite a six mois.

— On veut une famille nombreuse, quatre ou cinq enfants. Il faudra trouver un appartement de cinq ou six chambres… À Paris ! Cela dépendra de nos revenus. Nous sommes très parisiens, ce sera dur de partir, mais on devra peut-être aller en province. 

— On trouvera des solutions. 

© Gérard Uféras