ANNE-LAURE & DAVID

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— On s’est rencontrés au travail. La première fois qu’on s’est vus, je sortais d’une opération, j’étais défigurée, il a cru que j’avais dix ans de plus que mon âge. Moi je l’ai trouvé timide et pas rigolo.

— Un « anti coup de foudre ».

— Un jour, on a fait un déjeuner de boulot. Je n’étais pas un cœur à prendre, je vivais déjà avec quelqu’un.

— Puis on a commencé à parler par ordinateur. Je l’ai invitée à un concert.

— On est devenus copains. Petit à petit. Le soir, il me raccompagnait chez moi. Deux heures de trajet. Mon petit ami passait son temps devant la télé, il était accro aux jeux vidéos. Alors je vivais chez ma mère.

— On passait des heures à discuter…

— Je n’ai rien vu venir. On était copain copine.

— Un jour, je me suis lancé. Je savais qu’on était faits pour être ensemble. On s’est fait un bisou du bout des lèvres. 

— La première étreinte, c’était à la station de métro Etoile. Quelques jours plus tard, je lui ai sauté dessus, j’en avais trop envie.

— L’idée du mariage est venue lentement. On discutait.

— On jouait à : « Si on se mariait, on inviterait qui ? »

— Ça s’est fait comme ça…

— Le mariage, c’est un cadeau de Dieu. Je pensais que ce n’était que dans les films. Que ce n’était pas pour moi. Et puis… une nouvelle page de ma vie s’est écrite.

— Pour moi, c’est un immense bonheur.

— On est allé voir les Clarisses, pour qu’elles prient sainte Claire pour avoir du beau temps le jour du mariage. Les Clarisses ne mangent ni viande ni poisson, alors on leur a apporté des œufs…

— On a eu du beau soleil !

— Juste une petite averse pour pouvoir se dire « Mariage pluvieux, mariage heureux ! »

© Gérard Uféras